Réunion publique du 21 mai 2024 sur le projet de parc industriel géothermique à Hatten

Un échange approfondi sur les enjeux d’avenir du territoire, respectueux et sans tabou

La communauté de communes a pris l’initiative d’organiser, le 21 mai dernier, une réunion publique à Hatten pour présenter son projet de parc industriel dédié à l’exploitation des ressources géothermiques du territoire. Plus de 300 personnes, principalement des habitants d’Hatten, s’y sont rendues pour s’informer, échanger avec les élus, mais aussi faire part de leurs doutes et inquiétudes.  Pendant plus de 2 heures 30, habitants et élus ont dialogué dans le respect des uns et des autres.

La soirée a débuté par l’intervention de Jean-Jacques Graff, Président de l’association française de géothermie sur les caractéristiques exceptionnelles du sous-sol alsacien en matière de géothermie ; une occasion de rappeler que c’est à Soultz-sous-forêts que fut développé le premier site pilote en Europe de géothermie profonde et que le territoire accueille deux forages exploités depuis des années.

Puis, au nom des élus de la communauté de communes de l’Outre-Forêt, Paul Heintz, son président, a présenté le projet de parc industriel à Hatten et a expliqué les motivations qui ont conduit les élus à collectivement retenir et soutenir cette solution au service du développement du territoire.

Aux inquiétudes exprimées concernant les risques sismiques liés aux forages, les deux porteurs de projet, Electricité de Strasbourg et Lithium de France, ont tenu à rassurer la population :

• les forages n’auront pas lieu à Hatten car le site le plus propice se situe entre Betschdorf et Surbourg ;
• ils seront environ deux fois moins profonds que ceux de Strasbourg car le sous-sol est plus favorable avec des sources plus accessibles ;
• la réglementation (code minier) protège les habitants si un séisme advenait. Les victimes devront déclarer à leur assureur les dégâts : la charge de la preuve est renversée, c’est aux entreprises de démontrer qu’elles ne sont pas responsables.

Aux interrogations portant sur l’utilité d’un tel projet pour le territoire, les élus ont motivé leur choix en expliquant qu’ils souhaitent impérativement pouvoir recueillir les fruits de l’exploitation de la géothermie (la décision sur les concessions des opérateurs est du ressort de l’Etat français) pour en faire bénéficier la population :

• en accueillant des industriels qui emploieront des centaines de collaborateurs, c’est l’assurance de revenus fiscaux récurrents pour financer les services publics locaux à l’heure, sans avoir à augmenter les impôts locaux et la possibilité de proposer des emplois aux habitants jeunes et moins jeunes qui souvent aujourd’hui sont contraints de se tourner vers des bassins d’emplois plus attractifs (Allemagne, Strasbourg…) ;
• en permettant de financer à moyen terme le raccordement de tous les foyers qui le souhaiteront à un service public local de chauffage produit de la géothermie, permettant ainsi à tout un chacun de faire de économies, tout en contribuant à décarboner le chauffage (fioul, gaz).

Concernant le profil des entreprises ciblées, les participants ont exprimé leur souhait que les entreprises retenues soit mieux disantes sur des critères environnementaux. L’ADIRA (l’agence de développement économique de l’Alsace) accompagne et conseille les élus sur le choix des entreprises, et ces derniers ont confirmé qu’ils sélectionneraient des projets industriels s’appuyant sur des pratiques environnementales donnant lieu à une certification.

Enfin, les habitants de Hatten ont exprimé leur inquiétude quant au trafic généré par ce parc industriel : risque de saturation du réseau routier, trafic de poids lourds en ville… Sur tous ces points, Paul Heintz a répondu, chiffres à l’appui, pour démontrer que le réseau a la capacité d’absorption d’un surcroit de trafic principalement situé en périphérie d’Hatten, là où se trouvera le parc industriel.

En conclusion de la réunion, Paul Heintz, a remercié les participants et annoncé que les élus prendraient en compte les questions et interrogations exprimées par la population en organisant d’autres rencontres, mais aussi en retravaillant le dimensionnement du projet pour préserver au mieux l’activité des agriculteurs situés sur les futurs terrains du parc industriel.